Un homme très fort

7 janvier 2012

Juin 2011. Nous sirotions tranquillement un verre dans le jardin en compagnie de nos amis Patrick et Fanfan quand soudain Patrick me dit « Voisine, quand tu seras à Tanger, il faudra que tu cherches l’Homme très fort, et que tu lui tires le portrait » Devant son air énigmatique, et ne doutant pas une minute de ma capacité à réussir, j’opinais et lui annonçais fièrement « très bien mon cher voisin, tu l’auras ton colosse… Dussé-je remuer ciel, terre et mer…»

Une fois au Maroc, avec le peu d’indice en ma possession, je me suis mise en quête du mystérieux personnage…

Un homme fort ? Oui, d’accord !

Mais fort comme qui, fort comme quoi ?

Comme un roc

Comme un turc

Comme un bœuf

Comme un chêne

Non, non, ça ne colle pas. Cherchons encore.

Un homme fort…… Bon sang mais c’est bien sûr ! …..

Fort comme Hercule

N’y a-t-il pas, justement, à une quinzaine de kilomètres de Tanger des grottes du nom de cet Hercule. Oui, cette fois c’est ça, je le tiens l’Homme très fort. Et ni une ni deux, Laurent et moi prenons la direction de cap Spartel avec la ferme intention de capturer le puissant individu (du moins photographiquement). Ça y est, nous y sommes…

Le lieu est étonnant et offre de beaux points de vue sur la mer avec les côtes espagnoles à l'horizon. Mais, avec tous les petits bouis bouis qui ont poussé alentours, il est un peu trop bétonné à mon goût et il perd un peu de sa magie. Dommage!

L’entrée de la grotte est toute proche. Nous y pénétrons avec le ferme espoir d’y trouver notre Hercule. En fait de colosse, nous sommes accueillis par un tranquille grand-père qui tricote et vend des bonnets de laine. Rien de féroce dans son regard, rien de puissant dans sa corpulence. ça ne doit pas être lui.

Nous explorons la grotte qui est constituée d’une série de cavernes dans lesquelles l'océan pénètre à marée haute et dont une des ouvertures représente la silhouette d'une carte de l'Afrique inversée. Very beautiful !!!

Nous y cherchons en vain notre homme, mais il faut bien nous rendre à l’évidence. Là, il n’y a pas d’Hercule sur la place…. Sacrebleu où est-il ce scélérat !!! Vais-je échouer et perdre la face? Dépitée, je grimpe l’escalier qui nous conduit au parking. Je ne peux m’empêcher de me retourner pour lancer un regard rageur à la grotte. Et je LE vois. IL est là tous muscles dehors, à me narguer de son sourire béat, moulé dans son petit boxer noir. A nous deux mon gaillard. En un éclair, je dégaine mon kodak. J’arme, je vise. Clic, clac ! j’appuie sur la gâchette. Dans la boîte! C’en est fini pour toi Hercule, tu es pris …. En photo.